Les clubs - 1

Un dimanche, je me baladais en voiture. Je me dis, "tiens, si t'allais voir les ptits copains à fourrure".
Comme j'étais à Etiolles, je décidai de m'arrêter dans un club du coin.

Il y avait beaucoup de monde, c'était un jour de concours.
Dans la carrière couverte, une jeune femme aparemment préparait un spectacle. Elle était revêtue d'un grand voilage noir qui la cachait entièrement, visage compris, et flotttait au vent comme une soie d'enterrement. un vrai fantôme de la nuit. Elle pouvait voir uniquement par une petite ouverture pratiquée sur la face, et portait des gants dans cette même matière, qui absorbait toute lumière.
Elle galopait sans cesse et recevait des conseils du moniteur au centre. Je félicitais la bestiole pour son courage, car je n'aurais pas aimé porter cette lugubre apparition sur mon dos !

Pendant ce temps, dehors, sur le terrain boueux, des jeunes filles sautaient des barres sur des grands chevaux.  C'est souvent le cas dans les clubs.

Mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis se présenter devant le juge, notre énigmatique personnage, flottant sur son cheval comme une brume infernale !!!
Je me précipite alors vers une femme pour lui demander ce qui va se passer dans les prochaines secondes, sur ce terrain de CSO... elle rit, et d'un air tout à fait naturel, me dit: "noooon, c'est pour convictions religieuses ! "
J'ai eu je crois à ce moment, le reflèxe de mettre mes deux mains devant mon visage pour éviter que mes yeux tombent dans une flaque.

Je prenais le large quand j'entendis la clochette. Me retournant une dernière fois sur cette vision d'horreur, j'eus également l'écoeurement de constater qu'elle se tenait debout sur les étriers, tirant à pleine force sur les rênes, la bouche de ce pauvre cheval, qui connaissait tout de même son travail.
Par chance, car ceci soulagea le cheval, elle sauta de travers, se mit en défaut, et chuta lourdement dans la boue. Le cheval et moi fûmes libérés de la souffrance, je décidai de quitter les lieux.

Mais sur le chemin, repassant devant le couvert, que ne vis-je pas ! Le cauchemar continuait: un poney, d'à peine un mètre, affublé bien malgré lui d'une cavalière de 17 ans et environ 60 kilos, était réprimandé car il ne parvenait pas à franchir une barre placée à 50 centimètres !
Mieux que ça, le moniteur se plaça sur le côté de l'obstacle, et à l'abord de celui-ci, le poney reçut un grand coup, de cravache sur l'épaule. Lui qui ne passait pas bien, ne passait plus du tout.

Je partis en courant, sautant dans ma voiture, je fis deux traînées de pneux dans les graviers.