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Le cheval, au passage
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Le cheval, au passage
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30 avril 2012

Les clubs - 2

Récemment je suis passé près de Milly. Comme c'était un dimanche, biensûr, je fis en sorte de voir des chevaux.
En approchant du couvert, je fus émerveillé par une scène très mignonne: une huitaine d'élèves tournaient dans le sable, bien sagement, sur d'adorables petits poneys parfaitement ordonnées et disciplinés.
C'est en soupirant que je prenais place pour assister à leur petite leçon.
Tous ces petits êtres évoluant dans le seul bruit de frottement de sable, c'était vraiment une ambiance très apaisante.
La très jeune monitrice donnait son cours devant les jeunes mamans qui regardaient leurs bambins évoluer sur de petits poneys. J'avais l'impression d'être à Eurodisney :)

Mais un petit poney décida de sortir de la demi-carrière pour aller trottiner dans l'autre moitié. la gamine suivant les conseils, le ramena gentiment parmi ses camarades de fanfare, et tout repris son cours. Le défilé reprenait, et les enfants étaient congratulés ou corrigés selon leur attitude. Moi, la tête dans les bras, appuyé sur le pare-bottes j'aurais presque pu m'endormir et faire de beaux rêves.

Mais le petit poney décida ensuite de retourner dans un petit coin tranquile. A nouveau la voix de la monitrice, assise dans un coin près des parents, se fit entendre. Mais cette fois elle ne suffit pas. L'enfant tentait de ramener la ponette qui résistait patiemment, campée comme un tréteau, quand elle décida d'obéir et de trottiner, pour finalement se planter en marche, ce qui fit tomber gentiment la fillette. Devant ses camarades, elle se mit à pleurnicher, l'animal pendant se temps, trottinait et sautillait aux alentours comme un jeune chien qui sort du salon.

Sans un mot, la monitrice traversa la carrière en sa direction. Le petit cheval joueur, la fît tourner en bourrique quelques secondes, puis se laissa attraper. La fillette avait rejoint le groupe, qui formait une file indienne très immobile et silencieuse.

La monitrice ramena calmement la bête au milieu du groupe et pris quelques instants pour parler à la gamine. Le poney était quant à lui parfaitement calme, et disponible pour repartir.
Mais elle se dirigea vers une cravache qui se trouvait là sur le sable au centre. La saisit, tournant le dos au petit cheval. Elle me faisait face à ce moment, ainsi qu'aux parents qui attendaient la suite. Le silence était parfait. Sur son visage, je lisais une expression totalement froide. Tellement vide de sens, que pour une jeune fille de cet âge, j'en fus intrigué. C'est à ce moment que je compris.

Elle n'était pas en train de réfléchir, ni d'attendre de voir si le poney allait bouger, non, elle voulait juste en rajouter. Le calme avant la tempête. Je savais que dans quelques secondes, après son calme apparent, elle allait faire quelque chose. Quelque chose que je n'aimerais pas. Je fus plus que servi: à cette seconde précise elle fit claquer une volée de coups de trique sur les flans du pauvre animal, des deux côtés en alternant à mesure qu'il essayait de s'échapper. Il en pris une demie-douzaine, et sur chaque coup, je la voyait qui nous regardait, d'une air totalement froid, déformé par les grimaces de ses efforts, car elle donnait toute la force qu'elle pouvait en essayant de ne pas bouger. A aucun moment, elle ne se retourna pour le regarder.

On aurait pus'arrêter là, mais pas du tout. Ensuite, elle jugea bon de sauter sur  son dos avec sa cravache et de continuer de le rosser. Puis lui arracha la bouche de toute la force de ses bras, jusqu'à acculer la bestiole au sol, assise.  Quand la ponette se releva, elle lui fit faire des tours sur elle-même et je crus que le mors allait sortir par la gauche.

Pendant ce temps, la file indienne s'était dysloquée. Un cheval avait fait, en se cabrant, tomber un petit, et  un autre était parti au galop vers le mur, projetant la fillette dedans de plein fouet. Elle resta au sol trois secondes.
Et c'est ce qu'il fallut pour que les parents coupent là leurs discussions culinaires, et se lèvent pour voir en contre bas ce qu'il en était d'elle.

Je tremblais de partout, les poings serrés, je devais être blanc de colère, et je la fusillais du regard, espérant que le sien le croise, pour me donner un prétexte de lui en coller une monumentale en travers de son visage d'enfant.
Je partis sur-le-champ, pour ne pas avoir à croiser quiconque.

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